Matériaux bruts et harmonie végétale

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15 Fév 2024

Aux abords d’Aix en Provence, se dévoile une bâtisse à la couleur chaude, rappelant tuileries
et terres cuites. Le projet de jardin intitulé ‘Terracotta’ par son paysagiste-concepteur Romain
Coûteaux, oscille entre matériaux bruts et espaces agréables, sur un air méditerrano-provençal.

Initialement, sur le terrain, pas grand-chose. Depuis la terrasse, une vue directe sur la maison d’en face, un pool house en ruine, quelques végétaux éparses, un grillage de protection plastique autour de la piscine… En effet, l’espace doit renaître. “Dans leurs mots, j’ai tout de suite compris leur besoin. La demande était simple : créer un jardin ! Un lieu de vie avec du rythme, de la cohérence et des matières”, introduit Romain Coûteaux, lorsqu’il raconte sa première rencontre avec ses clients.

Créer différents espaces

“Bien sûr, sécuriser la piscine d’une manière plus esthétique et réhabiliter le pool house semblaient une évidence”, poursuit Romain Coûteaux. Défenseur de l’esprit authentique et naturel au jardin, le paysagiste-concepteur s’attèle alors aux premiers jets d’esquisses. “J’aime travailler avec des matières brutes. Ainsi, les briques en pavage autour de la piscine collaient parfaitement au projet, tant par leur texture que par leur couleur. Dans le pool house, un mur brise vue aux graphismes orientaux rappelle les vacances et réchauffe l’espace. Un terrain de pétanque bordé d’une terrasse bois, des zones enherbées et surtout, des végétaux audacieux issus d’une palette végétale méditerranéenne”, explique Romain Coûteaux.

Jouer avec les éléments naturels

Toujours dans l’optique d’apporter de la dynamique au jardin, Romain Coûteaux propose dans sa conception, de jouer tant avec la lumière du soleil et des éclairages qu’avec le vent. “En passant derrière les cyprès, le soleil projette des ombres et lumières sur les espaces. Ces plantes élancées accrochent également la force du vent qui les met en mouvement. Une animation reprise plus bas
par les graminées, dans lesquelles l’air court et crée des vagues.
Tout ceci donne de l’énergie au jardin, des matières qui l’animent”, suggère le paysagiste-concepteur. De plus, une fois la nuit tombée, des jeux de lumières positionnés en miroir aux pieds des cyprès
prennent le relais, apportant de nouvelles perspectives à l’espace.

Le coin pool house

Zone de détente idéale, le pool house de ce projet devait faire peau neuve. Romain Coûteaux, dans une envie de créer un coin cocooning, explique : “C’est un vrai coin détente désormais. On retrouve une longue banquette pour profiter de l’ombre lors des chaudes journées d’été, un coin cuisine, un espace pour s’assoir autour d’une table basse entre amis, une fenêtre sur les bambous qui cultive l’esprit zen et une balançoire type ‘hamac assis’, idéale par exemple pour les amateurs de lecture”. Dès la conception, Romain Coûteaux propose à ses clients une liste de mobiliers, cohérente avec la réflexion du projet, qu’ils sont libres d’acheter par la suite. Ici, les clients se sont inspirés des idées du
paysagiste-concepteur en sélectionnant d’autres marques, tout en gardant les formes prescrites.

Le parti pris du paysagiste-concepteur

Défenseur de l’authenticité, le paysagiste-concepteur explique :
“Je recherchais le côté poétique et à la fois contemporain dans des lignes naturelles. Amoureux des plantes, j’ai voulu des graminées, car dans celles-ci s’attache la rosée du matin.
À cet instant de la journée, elles sont exceptionnelles, en plus de s’accrocher au vent à chaque instant. Puis, de novembre à décembre, d’autres plantes prennent le relais, telles que les Salvia
leucantha pour suivre la rythmique végétale voulue au jardin. Dans la juxtaposition des plantes, j’aurais pu apporter plus de diversité, mais ces regroupements d’espèces sont volontaires pour créer des taches végétales, à la fois contemporaines et naturelles. Ici, l’arrosage automatique est essentiel pour le bon développement des végétaux.
Toutefois à l’avenir, j’imagine éventuellement de suggérer aux clients l’installation de récupérateurs d’eau de pluie pour limiter la consommation d’eau potable. Pendant 2 à 3 ans, les plantes
se développent puis, il est possible de réduire considérablement les arrosages pour encourager les végétaux à s’adapter.
Nous sommes certes, encore dans des demandes de jardins ‘à l’ancienne’ de la part des clients : arrosages automatiques, peu d’entretien, de grands espaces engazonnés… Mais ces jardins vont devoir changer avec la planète, et s’adapter davantage, autant que les clients !”, conclut Romain Coûteaux.